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 Qael, conteur de passage

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Vic
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Vic


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Selenyte de grade : Qael, conteur de passage Mrien
Promu au titre : Ancien Selenyte
Date d'inscription : 08/05/2008

En Amakna
Identité: Mr-Vic
Disciple de: Sadida
Cercle et oméga: 199

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MessageSujet: Qael, conteur de passage   Qael, conteur de passage Icon_minitime2/19/2011, 20:59

D'un pas lent, calculé, le disciple de sadida s'inséra au centre du cercle.
L'ambiance sourde connotait une impatience de la part des spectateurs. Petits et grands s'étaient déplacés en ce soir, pour assister à la venue d'un conteur dans leur village. Et les voila maintenant réunis, accrochés aux lèvres du conteur. Le feu qui crépitait au centre, offrait une intimité jouissive pour tous.

Déposant délicatement son couvre chef à terre, le conteur observa ses spectateurs avec intérêt. Souriait-il ? Son regard était-il intimidant ? Impossible à savoir. Il portait un masque, et deux autres pendaient à ceinture.

" Bien le bonsoir à vous "
lança t-il à l'assemblé d'une voix joviale.
Ces simples mots en disaient long sur ses talents de conteur. Le charisme qui émanait du personnage pouvait être perçu par le plus bêtes des iops.
Se frottant les mains au dessus des flammes, il releva la tête et entama son récit :

" Si je suis ici, c'est en tant que colporteur.
Le zobal s'attela à défaire un de ses masques à sa ceinture. Rares sont les personnes sachant lire ou écrire, c'est pourquoi je viens vous apporter quelques uns de ces mythes et légendes qui ne se perdent pas à travers les âges..."

Retirant son masque de classe, le conteur se couvrit le faciès du masque du Pleutre.

" Il était une fois un jeune garçon. Habitant une ferme aux alentours de Sufokia. Il s'attelait jours et nuits à aider son pauvre père aux champs. Ce dernier avait été recruté pour la guerre il y a quelques temps ; mais revenu avec un bras de moins. Difficile de faire un tel travail avec pareil handicap.
Néanmoins son fils unique l'aidait convenablement, permettant à la petite famille de subsister.
Chaque matins, l'enfant menait le troupeau dans la péninsule, admirant ainsi les vagues déferler et se briser magistralement contre la roche.
Jours après jours, le bambin s'aperçut que les vagues étaient toujours plus hautes au fur à mesure qu'il s'éloignait de la ferme.
Et ainsi, il s'écarta lentement. Chaque fois un peu plus loin. Un jour il faisait dix pas, le lendemains onze, le surlendemain douze... Les vagues devenaient de plus en plus grosses ! Véritables monstres marins qui venaient écraser les falaises de tout leur poids. La roche tremblait sous ses pieds... C'était excitant !
Mais un beau jour, l'enfant décida à partir sans le troupeau. Trompant la vigilance de ses parents.
Il marcha, marcha, parcourant des miles et miles. Les vagues déferlantes de plus en plus impressionnantes !
Accélérant, la marche devint une trotte ; la trotte une course. Porté par l'excitation, le garçon ne jetait aucun regard derrière lui.
Et il se perdit... "


Là, le conteur fit une pause. Laissant à son public le temps de reprendre son souffle. Il avait accéléré la narration sur la fin, à un point qu'il en avait immergé son public. Certains enfants, lovés dans les bras de leurs parents, semblaient avoir courus avec le gamin de son récit, vus les vagues à travers ses yeux.

Constatant que la pause avait suffisamment durée, une bonne vingtaine de secondes, le zobal défit un autre masque à sa ceinture et changea rapidement avec celui du Pleutre, qu'il portait précédemment.
Relevant la tête, les villageois constatèrent que le conteur avait cette fois mit une masque aux traits moins prononcés, peint avec élégance. Le masque de Classe.


" Et l'enfant fit la connaisse de Vic. Humble mercenaire œuvrant soi-disant pour la bonne cause. Ce dernier participait à une traque. Cinq jours entiers, avec l'aide de trois mercenaires, qu'il pourchassait un bandit pour au final une mise à mort...
Alors que le gamin, perdu, complètement désorienté, cherchait le chemin conduisant à sa ferme, il tomba sur le guerrier. Vic comprit de suite la situation du gosse, et le prit sous son aile, lui promettant de le ramener chez lui, une fois sa chasse terminée. Malgré que ça ne l'enchantait pas vraiment d'avoir un morveux derrière lui, le sadida s'en accommoda et poursuivit son aventure.

L'enfant, soucieux au départ de laisser son père seul à la ferme, oublia peu à peu sa mélancolie durant son voyage. Et ainsi, le mercenaire l'entraina un peu de partout, suivant des traces invisibles d'un ennemi traqué. Ils passèrent ainsi par la plaine des scarafeuilles, remontèrent en direction de la forêt d'Amakna, jusqu'à traverser les campements Bworks.
Un beau jour, l'enfant se permit de demander à son mentor : " Dites moi, Monsieur Vic, pourquoi pourchasse t-on cet homme ? Qu'a t-il fait de mal pour être tué ? " .
L'immense sadida avait sourit de l'insouciance du gamin, avant de lui répondre :" Ce n'est pas un homme, mais une femme. Elle travaille en tant qu'assassin pour de méchantes personnes. Nous la traquons pour protéger Astrub, l'ordre vient directement de notre grand grand chef !" Et sur ces paroles, le mercenaire reprit la marche, le bambin sur ses talons.
Ils trouvèrent la femme le matin du septième jour... "


Le zobal attrapa rapidement son dernier masque, reposant l'ancien à sa ceinture. Il était devenu le Psychopathe. Le masque aux courbes folles, où les couleurs se croisaient, revenaient, s'emmêlaient. Le faciès de bois affichait un sourire mesquin, où émanait la folie.
Le conteur reprit son récit, aussitôt le changement effectué. Véritable changement de personnalité. Le narrateur avait un timbre plus fébrile, chantant, accélérant ses phrases, donnant une intensité incroyable au récit.

" Adwila Leinn ! Tel était le nom de cette traitre. Ils se trouvèrent en plein centre du campement Bwork. Une petite place bien dégagée, avec quelques détritus de ci de là. Les huttes environnantes étaient suffisamment espacées pour permettre un affrontement...titanesque.
D'un côté, le grand mercenaire. Son long manteau de cuir flottant derrière lui, dans de grands claquements secs. Une épée, à peine discernable, pendait à sa ceinture. Son chapeau couvrant un regard déterminé ; deux grandes ailes de bois, à moitié éclatées, dépassaient de son dos. Proéminentes.
A ses côtés, le jeune enfant. Chevelure de paille, habits en loques, sales et déchirés. Lui aussi s'était préparé à la bataille. Armé d'un bout de bois dans chaque mains, les jambes tremblantes et le pantalon jaunit.

Face à eux, Adwila. Fière allure. Le corps gracieux moulé d'une tenue de cuir noir. Un bandeau lui recouvrant le haut du crâne, d'où s'échappait une longue tresse rousse, bouclée. Une épaisse ceinture lui serrant l'abdomen, où y était accroché une série de détonateurs et de bombes. C'était une roublarde. Et surement pas une novice.
" Ne t'en mêle pas, petit " avait ordonné le sadida au gamin, peu de temps avant la confrontation.

Ne daignant dégainer son arme, le mercenaire rugit, et fonça, bras écarté sur son adversaire. Arrivé à quelques mètres de sa cible, Vic brandit à une vitesse impressionnante son arme en direction de la femme. Il aurait juré l'avoir transpercé, mais cette dernière se trouvait désormais dans son dos, une dague à la main. "


Débutant le combat sur une narration lente, le conteur accélérait intensivement son récit. Plongeant ses spectateurs dans l'ardeur du combat.

" D'un bond sur le côté, le sadida évita la lame meurtrière. A peine se relevait-il, qu'une bombe à l'aspect jaunâtre, marquée d'un crâne, volait dans sa direction. La repoussant d'un coup de l'avant bras, Vic se releva, banda ses muscles, et leva son bras en direction du ciel. A quelques mètres de lui, une immense ronce enveloppa le pied de la roublarde, la saignant impitoyablement. Mordant sa chair.

Un peu plus loin, l'enfant observait le combat avec des yeux béants. Ce qu'il se sentait minuscule à côté de ces deux immensités. Ses jambes avaient cessé de trembler. Il regardait les gestes fluides des deux guerriers avec un émerveillement fiévreux.

Coupant la ronce d'un geste rapide de la main, Adwila s'écarta de son opposant par un bond de plusieurs mètres. Ce qui était difficile avec un sadida, c'est que l'on ne pouvait privilégier ni le combat à distance, ni au corps à corps.
Puis, l'impitoyable regard de la femme vint se poser sur le jeune garçon. Laissant échapper un soupçon du cruauté du bout des lèvres.
D'un geste vif, elle lança un fumigène noirâtre en direction du mercenaire, et se rua sur son petit protégé. Vic s'échappa tant bien que mal du nuage de mort, mais le temps de comprendre la situation, il était trop tard.
La dague de la roublarde venait déjà percer le ventre du gamin. Déchirant ses intestins, mordant son foie, et coupant ses poumons, dans une effroyable gerbe de sang.

Livide, l'enfant s'effondra à terre, sans prononcer la moindre parole. La mort avait sévi. Emportant un jeune enfant insouciant et pleins d'idéaux.

Alors, le mercenaire devint fou de rage. Rentrant dans une véritable colère noire. Bouleversant les éléments. Véritable cataclysme rougeoyant. Il ne fit qu'une bouchée de son ennemie. "


Le ton du conteur devint plus lent. Marquant ses derniers propos, alourdissant les faits. Impitoyable.
Dans l'assistance, même les plus jeunes morveux n'osèrent pleurer, tellement la scène était horrible. Tous avaient le ventre noué.
Alors, le zobal défit son masque, exposant son visage. La mélancolie et la tristesse se lisait sur son rude visage.
D'une voix morte de toute gaieté, il termina :

" L'on prétend qu'Adwila a été punie par la fureur des Dieux. Un immense éclair s'est abattue sur elle, la punissant de son acte. Et l'orage aurait duré treize jours et treize nuits, en honneur au défunt enfant. "


Levant alors la tête en direction du ciel, le zobal hurla. Il s'exprimait aux Douze Dieux.

" Il est facile de juger de la rudesse des actes de ce mercenaire... Mais avez-vous vécu le moindres de ses tourments ? Vous qui profitez d'une tranquillité relative, emprunte de tout problème ! "
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