[RP Multi]Début d'une épopée

Tegalad avait suivit Lewell et Ika jusqu'au Zaap. Un contrat allait bientôt être signé mais il attendait toujours des nouvelles des mercenaires. Il aurait préféré être accompagné puisque ni Ika ni Lewell n'avait l'air d'être habile au combat. Mais comme il ne s'arrêtait pas aux apparences, il préférait garder ses pensées pour lui-même et espérer la venue d'un Selenyte pour les épauler.

- On y va ?, interrogea Ika.

Cette simple question le sortit de ses pensées et il pu enfin voir les grelottements d'Ika. Il s'empressa de sortir la cape de Nowel qu'il avait mise de côté pour cette période et la mit sur les épaules de la jeune Feca.

- Je vous suis et vous suivrai jusqu'au bout de cette aventure. Sire Esey nous retrouve à Bonta apparemment. Alors ne le faisons pas attendre.

Le Sire avait franchi le zaap et se trouvait à Bonta. À la sortie du zaap l'attendait Sussal. Ce dernier se dirigea vers le noble afin de lui parler.

« - Sire, sire ! Vous revoilà déjà ? C'est un plaisir ! Lorsque j'ai reçu votre message m'indiquant de vous attendre au zaap cette soirée, je me suis questionné sur votre état à Astrub. Vous allez bien ? J'imagine que vous avez une tâche à me confier : je vous écoute.

- Eh bien, eh bien, mon bon Sussal, inutile de t'affoler pour si peu. Disons simplement que j'avais prévu de revenir pour ce soir, et que je t'ai fait te déplacer en conséquence, car il est toujours plaisant de se voir être raccompagné jusqu'à chez soi par une personne aussi aimable que toi. Et pour répondre à ta question, oui, je me porte bien. »

Sussal se mit à rire puis s'exclama « Ces jeunes, toujours à flatter ! » tout en s'emparant du sac que Lewell avait avec lui. Le noble Sire continua :

« Mon cher ami, tu vas devoir partir pour ma demeure au plus vite afin de préparer la venue de quelques invités : au minimum un homme et une jeune fille. Voilà donc mes consignes. Informe mes cuisiniers qu'un repas pour au moins trois personnes est à dresser au plus vite. Dis-leur également de ne pas lésiner sur la quantité, et encore moins sur la qualité. Aussi, fais préparer deux chambres, ainsi qu'une autre au cas où quelqu'un décide de nous rejoindre au dernier moment. Pour l'homme, choisis une chambre d'ami normale. Pour la fille, prépare celle de, hum, tu sais qui... »

Le sourire de Lewell s'était crispé suite à cette dernière pensée.

« - Ce sera tout ? questionna Sussal.

- Non. Une fois les chambres prêtes, il faudra mettre à disposition trois sacs remplis de vivres et du matériel nécessaire au voyage pour une durée de deux ou trois jours, bien que je ne sais pas encore combien de temps me prendra l'expédition qui nous attend.

- Une expédition, Sire ?

- C'est exact. Je ne peux malheureusement pas t'en dire plus, ne sachant pas moi-même exactement à quoi m'attendre.

- Très bien, autre chose ?

- Eh bien, il nous faudra probablement de quoi nous battre, mais je suppose que l'homme a déjà son propre équipement. Quant à moi, j'ai déjà ce qu'il faut. Nous verrons ce soir avec la fille et les potentiels autres invités.

- Bien, monsieur, je me mets en route : tout sera prêt à votre arrivée.

- Je te suis reconnaissant, dit le Sire, alors que Sussal s'éloignait. »

Lewell se tourna alors vers le zaap qu'il avait franchi quelques minutes auparavant, attendant la venue de ses futurs camarades de route. Il semblait pensif.

C'est les bras croisés derrière le dos, tel un fier majordome, que Lewell attendait la venue de ses deux convives. Lorsqu'il vit ces-derniers sortir du zaap, il se dirigea vers eux :

« Par ici, jeunes gens ! s'exclamait-il. Nous avons encore un peu de chemin à faire. Quant à vous, Ika, qui n'êtes jamais venue ici... Admirez le magnificence de Bonta : la nuit, elle est d'une étincelante beauté. »

Pressé, le Sire tourna ensuite les talons et se mit aussitôt en marche.

« Suivez-moi, dit-il, nous n'avons pas toute la nuit. »

Le noble personnage n'avait pas réellement envie de moisir au zaap, et n'aimant guère jouer les guides, il avait choisi de vite rentrer chez lui. Il espérait tout de même que ses compagnons allaient pouvoir le suivre sans le perdre.

- Ohlà ! Doucement, interrompit Tegalad. J'ai vu un autre mercenaire passer le Zaap d'Astrub les quatre fers en l'air. Il est Disciple d'Ecaflip, blanc, et assez enfantin dans sa tête. Aurait-il atterri ici ?

Depuis qu'il était arrivé à Bonta, Tegalad tournait la tête à droite et à gauche pour chercher Casa'. Ce mercenaire était peut-être imprévisible et lourd à gérer mais il n'en restait pas moins un Mercenaire Selenyte. Il avait donc répondu à son appel. L'expédition pourrait se faire plus sereinement, ainsi.

« Alors comme ça, monseigneur tend à oublier que nous fussions deux Selenytes à s'évertuer à vous rejoindre ici même en Bonta, en cette douce nuitée ? »

Le Sire s'arrêta un instant, s'étonnant du fait qu'une personne venait d'utiliser un subjonctif imparfait. Ladite personne devait être de son rang, pensait-il, puisque le prolétariat n'avait, pour lui, aucune connaissance de ce langage sophistiqué.

« Alors c'est toi qu'es à l'origine du trafic de patates ?! Où qu'elle est ma part ?! Hein ?! », continua l'inconnu.

Redressant son monocle, le noble se retourna. L'étonnement s'était transformé en déception. L'homme qui se tenait devant lui correspondait à la description que Tegalad avait donnée quelques instants plus tôt : c'était donc lui le mercenaire dont il était question, et Lewell avait quelques souvenirs de lui.

« Ah. Ce n'est que vous, soupira Lewell. Il semblerait que tout le monde soit présent vu que vous êtes là. Nous allons pouvoir nous remettre en route. »

Et en effet, l'homme ne tarda pas à reprendre son chemin, comme il l'avait fait avant d'être interrompu par Tegalad.